Carbone Réduisez votre empreinte
Le dossier carbone va devenir un dossier incontournable. Toute la chaîne agricole et alimentaire est doublement concernée. D'une part, par la taxe carbone dont le projet vient d'être lancé, d'autre part par l'affichage environnemental des produits. Avec une échéance commune : 2011
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Ne pas attendre la réglementation pour réaliser son bilan carbone », conseille Benoît Presles du réseau de négoces Agridis. Pourtant, le cadre législatif pourrait mettre la pression dans des délais plutôt brefs. La vague verte aux dernières élections européennes, le film de Yann Arthus-Bertrand sont autant de faits qui poussent le gouvernement français à accélérer les mesures pour contrecarrer le réchauffement climatique. D'une manière ou d'une autre, chaque structure sera appelée, à plus ou moins court terme, à avoir connaissance de ses émissions de CO2, voire de gaz à effet de serre (GES), et à les réduire. Les outils législatifs en cours vont bien dans ce sens. Ces éléments font leur entrée via le Grenelle de l'environnement. Dernier en date : la taxe carbone, plus exactement la contribution climat-énergie, dont le top départ pour son élaboration a été donné le 10 juin dernier par Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde, avec une échéance située en 2011, voire 2012. Protocole de Kyoto en cours de renégociations pour 2012, objectifs communautaires de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre en 2020 et, au niveau national de les diviser par quatre en 2050, guident les actions à mener et sont actés dans la loi de Grenelle 1 (article 2). Le Grenelle de l'environnement enfonce le clou entre les obligations définies dans la loi de Grenelle 1, qui devrait être adoptée cet été après une seconde lecture au Sénat, début juillet, et les modalités déclinées dans la loi 2, au premier stade du parcours législatif (lire encadré).
Le double rôle de la distribution agricole
L'agriculture est d'autant plus concernée par le réchauffement climatique qu'elle contribue en France pour 19 % aux émissions totales de gaz à effet de serre. A ces émissions brutes, il s'agit de rajouter celles liées à la fabrication des engrais et d'intégrer l'impact de la production de biomasse agricole, générant des économies d'énergie dans d'autres secteurs, et le stockage du CO2 dans le sol. « Le secteur agricole est amené à avoir un regard global à tous niveaux. Nous y travaillons avec divers partenaires agricoles. Un des défis est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de maintenir le plus possible le stock de carbone dans les sols », avance Jérôme Mousset de l'Ademe.
Face à ce défi, le rôle des coopératives et des négoces est double. D'une part, la réalisation d'un bilan carbone sur leurs activités propres peut représenter un enjeu stratégique et économique. D'autre part, ils peuvent accompagner les agriculteurs par le biais de l'offre produits ou dans le conseil au bilan énergétique intégrant les gaz à effet de serre.
Le défi des bases de données agricoles
C'est alors que se pointe un autre défi, celui des bases de données qui restent à enrichir sur l'amont agricole, comme en alimentation animale, avec pour « finalité, des indications sur l'impact environnemental des produits », ajoute Jérôme Mousset. Ce travail sur les bases de données est également au coeur de l'affichage de l'empreinte carbone sur l'ensemble des produits, dont l'alimentaire, institué par la loi de Grenelle. Avec pour objectif de publier les premiers décrets d'application dès début 2011. La distribution agricole sera sollicitée certainement pour la remontée des informations. La plate-forme Ademe-Afnor qui planche sur ce sujet, réunit d'ailleurs des acteurs de la coopération agricole. Le dossier carbone prend une ampleur mondiale avec un renchérissement du baril d'autant plus incitatif. Par ailleurs, la position de la France est suivie de près, grâce à son expérience réglementaire via le Grenelle.
En outre, on sent bien l'enjeu qui se dessine autour d'une notion de durabilité des productions, dans laquelle les émissions de gaz à effet de serre ont toute leur place. La directive européenne sur les énergies renouvelables, en cours de transposition en France, impose des critères de durabilité pour l'admissibilité à une aide financière à la consommation en biocarburants. Aussi, Pierre Neuviale, directeur de la FNA, estime que « pour toucher les aides européennes demain pour l'ensemble des productions végétales, il pourrait être demande de répondre a de tels critères ». Un petit groupe de réflexion au sein de la fédération du négoce agricole étudie ainsi le rôle « des organismes stockeurs qui vont participer demain a une filière dans laquelle le grain devra être mesuré par rapport aux émissions de gaz à effet de serre.
DOSSIER RÉALISÉ PAR HÉLÈNE LAURANDEL
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